« Anti-âge  » : avez-vous pensé à la biologie préventive ?

Bien vieillir - Posté le lundi 10 août 2020

Dossier #8 Reportage

Le vieillissement, s’il est inéluctable, peut être vécu de multiples façons. En effet, votre âge biologique n’est pas forcément égal à votre âge chronologique car de nombreux facteurs peuvent altérer votre état de santé.

Certains sont génétiques ou sont dus à des maladies telles que les cancers. D’autres sont liés à votre environnement, votre mode de vie, votre alimentation, etc. et vous pouvez en maîtriser l’impact en adoptant les bons choix.

Pour cela, la biologie préventive peut vous être d’une grande aide. Pleinement intégrée à la médecine anti-âge, elle permet de surveiller les marqueurs biologiques du vieillissement pour mieux optimiser le fonctionnement de votre organisme et bien vieillir.

Vivre vieux ou bien vieillir ?

D’ici à 2040, les personnes de plus de 60 ans pourraient représenter un tiers de la population. Or en France, si l’espérance de vie à la naissance est élevée – 85,6 ans pour les femmes et 79,7 ans pour les hommes -, l’indice de l’espérance de vie en bonne santé (ou années de vie en bonne santé) est bien plus faible. En 2018, cet indicateur, qui mesure le nombre d’années en bonne santé qu’une personne peut s’attendre à vivre (à la naissance), atteint 64,5 ans pour les femmes et 63,4 ans pour les hommes.

Comment définir le vieillissement ? Pour l’Organisation mondiale de la santé, « du point de vue biologique, le vieillissement est le produit de l’accumulation d’un vaste éventail de dommages moléculaires et cellulaires au fil du temps. Celle-ci entraîne une dégradation progressive des capacités physiques et mentales, une majoration du risque de maladie et, enfin, le décès ».

Toutefois, ces changements n’étant pas linéaires, le vieillissement biologique n’est pas forcément lié à l’âge : certaines personnes « âgées » ont des capacités mentales et physiques identiques à celles d’une personne bien plus jeune que la réalité.

Le déclin fonctionnel du corps humain est la conséquence de 3 grands processus :

  • le vieillissement biologique, par lequel un adulte en bonne santé devient plus vulnérable.
    Ce phénomène est souvent multifactoriel : modification du métabolisme cellulaire, inflammation chronique, dérégulations hormonales, stress oxydatif… sans compter des facteurs génétiques qui, dès la naissance, impactent les synthèses et les métabolismes fondamentaux ;
  • les comportements de santé à risque, tels que le tabagisme, la consommation d’alcool, le manque d’activité physique ou encore une mauvaise alimentation, qui sont délétères ;
  • l’apparition et le développement d’une ou de plusieurs maladies chroniques telles que le diabète, les cancers, les maladies cardio-vasculaires, mentales ou dégénératives.

Il est courant de dire que la vieillesse se prépare dès sa jeunesse, et la quarantaine est sans doute l’âge auquel il faut véritablement en prendre conscience.

Quels sont les risques du vieillissement prématuré sur l’organisme ?

Les cancers

Selon Santé Publique France, environ 41 % des cancers chez les personnes de plus de 30 ans étaient en 2015 attribuables à des facteurs de risque sur lesquels on peut agir :

  • le tabagisme, premier facteur de risque de cancer du poumon et de la vessie, mais également de cancers ORL, œsophage, estomac, colon, foie, pancréas, col de l’utérus, etc. ;
  • la consommation d’alcool, responsable de cancers des voies aérodigestives supérieures, de l’œsophage, du foie, du sein chez la femme et du cancer colorectal ;
  • l’alimentation – l’enjeu étant de limiter le surpoids et l’obésité, qui accentuent le risque de cancer digestif, du sein, de l’utérus, de l’œsophage, de l’endomètre, du rein ;
  • des expositions professionnelles, impliquées notamment, d’après l’Institut national du cancer dans les cancers du poumon (amiante…), du mésothéliome (amiante), des cavités nasales (poussières de bois, nickel, chrome), de la vessie (amines aromatiques et goudrons de houille) ou encore les leucémies (benzène, rayonnements ionisants) ;
  • ou encore l’exposition aux ultraviolets, à l’origine de cancers de la peau (carcinomes, mélanomes).

Les maladies métaboliques

Le diabète
Le diabète de type 2 survient quand le pancréas ne produit plus suffisamment d’insuline ou lorsque l’organisme ne l’utilise plus correctement (on parle alors de résistance à l’insuline). La conséquence est une dérégulation de la glycémie (taux de glucose dans le sang) qui, avec le temps, peut entraîner des complications cardiovasculaires, rénales, oculaires ou des atteintes cutanées ou cutanées (pertes de mémoire, confusion, maladies dégénératives…)

Le surpoids et l’obésité
Les personnes atteintes d’obésité connaissent un vieillissement accéléré (ou prématuré) car elles sont plus enclines à développer des pathologies ayant des conséquences invalidantes ou mortelles telles que diabète de type 2, hypertension artérielle, maladies cardiovasculaires, problèmes de thyroïde ou d’arthrose, voire cancers…

Le surpoids est aussi responsable de troubles de la circulation (retour veineux difficile). Les conséquences peuvent être des jambes lourdes, l’apparition d’œdèmes, de varices, de phlébites, des douleurs ostéoarticulaires et une usure accélérée des articulations qui précipite l’arrivée d’arthrose.

L’obésité engendre également un risque d’hypercholestérolémie, à l’origine d’athérosclérose (calibre des artères rétréci par le dépôt de plaques lipidiques sur leurs parois), pouvant être source de complications telles qu’attaques cérébrales, accidents cardiaques ou arthrites handicapantes.

L’alimentation joue un rôle essentiel dans la prévention du surpoids et il est conseillé de suivre les recommandations du Programme National Nutrition Santé (PNNS). L’association d’un bon équilibre alimentaire et de la pratique d’une activité physique sont favorables à la santé. 

Les maladies vasculaires

Les maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque…) et accidents vasculaires cérébraux (AVC) peuvent avoir des origines héréditaires, mais sils sont essentiellement liés à l’âge et à des habitudes de vie délétères. Certains facteurs de risque sont en effet préjudiciables : le tabagisme, l’hypertension artérielle, le diabète, l’hypercholestérolémie, une alimentation non équilibrée, le surpoids et l’obésité, le manque d’activité physique (sédentarité).

Les maladies neurodégénératives

La fréquence des maladies neurodégénératives va croissant avec l’avancée en âge. Les plus connues sont la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson.

Des études avancent qu’un bon niveau d’études, la pratique d’une activité physique régulière, une bonne alimentation et la prévention des risques vasculaires limitent le risque de démence.

Les problèmes articulaires

En vieillissant, des anomalies se développent au niveau du cartilage et du tissu conjonctif des articulations. Ce processus peut entraîner de l’arthrose, qui se manifeste par des douleurs, une raideur et une perte fonctionnelle qui limite la possibilité de mouvements.

De plus, la perte musculaire (sarcopénie) que l’on observe dès l’âge de 30 ans (diminution de la masse musculaire, de la taille et du nombre de fibres musculaires) se traduit par une plus forte contrainte sur des articulations, favorable au développement de l’arthrite ou à des chutes.

Les problèmes osseux

L’ostéoporose est une réduction de la densité des os qui les rend plus fragiles et donc sujets aux fractures. Celles-ci peuvent intervenir de manière brutale, sans signe annonciateur, ou après un petit choc. Parmi les principales causes de survenue : le vieillissement, le déficit en œstrogènes, le manque de vitamine D ou de calcium, ainsi que certaines maladies. Chez la femme, la densité osseuse diminue plus fortement après la ménopause.

L’ostéoporose peut généralement être prévenue et traitée.

Le stress

Le stress, s’il peut être source de motivation et de performance, comporte aussi des risques pour la santé. Il se manifeste généralement par des troubles du sommeil, de la mémoire, de la concentration, de l’alimentation… autant de facteurs qui sont néfastes au bien-vieillir.

Il est essentiel de savoir reconnaître ses signes, qui peuvent être physiques (tensions musculaires, troubles digestifs, du sommeil, migraines…), émotionnels (irritabilité, mélancolie…), ou comportementaux (isolement, addictions…) pour rapidement détecter l’apparition du stress et ainsi mieux l’apprivoiser et le combattre, ou en tous cas savoir le gérer lorsqu’il survient.

Quels sont les outils d’évaluation de l’âge et du vieillissement ?

Savez-vous quel est votre âge ?

L’âge chronologique se calcule à partir de la date de naissance.

En revanche, l’âge biologique, autrement appelé âge physiologique ou fonctionnel, reflète votre état physiologique : il prend en considération l’ensemble de votre système cardio-respiratoire, pulmonaire, immunitaire osseux, etc. et permet de dresser un état des lieux de votre santé suffisamment fiable pour pouvoir prédire votre santé future ainsi que votre durée de vie. Cet âge biologique peut correspondre à votre âge chronologique, ou pas.

Les marqueurs biologiques du vieillissement

Les désagréments qui accompagnent généralement le vieillissement peuvent s’accompagner de variations biologiques comme des déficits en certaines vitamines, de troubles digestifs, du sommeil, ou encore de la mémoire. L’alimentation, si elle est mal équilibrée ou comporte des carences, ainsi que la fatigue chronique peuvent entraîner des dysfonctionnements biologiques qui vont entretenir le cercle vicieux.

Dans le cas du vieillissement cellulaire, la biologie préventive permet de mesurer et d’objectiver les principaux dérèglements, qui sont les suivants :

  • l’inflammation chronique (silencieuse ou de bas grade), qui persiste dans le temps en échappant à la régulation du système immunitaire et peut favoriser des maladies rhumatisantes, cardiaques ou cancéreuses ;
  • le stress oxydatif (ou stress oxydant), à savoir l’agression des composantes cellulaires (glucides, lipides, protéines…) par des radicaux libres qui les altèrent, au point d’être impliqué dans de nombreuses maladies (dégénératives, cancers, diabète, cataracte…) ;
  • la dysbiose, en cause dans de nombreux troubles digestifs en raison d’un déséquilibre de la biodiversité du microbiote intestinal.

De nombreux marqueurs biologiques permettent d’évaluer la manière dont vieillit l’organisme. Des niveaux « anormaux » sont des indicateurs d’un vieillissement accéléré de l’organisme. Leur identification peut être un moyen de ralentir certaines évolutions néfastes du vieillissement et de prévenir du risque de maladies.

Parmi ces marqueurs, citons :

  • Le CRP Ultrasensible, dont l’élévation traduit l’existence d’une inflammation de bas grade, notamment l’inflammation des parois artérielles qui peut mener à un accident cardiaque. De même, le stress est associé à un phénomène de neuro-inflammation (inflammation de bas grade au niveau du cerveau).
  • La T3 libre, forme biologiquement active des hormones thyroïdiennes qui est produite à 80 % par la conversion de l’hormone T4 dans les tissus, elle-même dépendante, notamment, des niveaux de fer, de sélénium, de vitamines A et D.
  • L’homocystéine, un acide animé essentiel dans les processus de méthylation, indispensables au métabolisme cellulaire. L’hyperhomocystéinémie peut être le signe d’une carence en vitamines B6, B9 ou B12 et constitue un marqueur de risque vasculaire. Des recherches l’impliquent également dans l’ostéoporose, dans la sarcopénie ou dans certaines démences.
  • La vitamine D, un paramètre majeur à surveiller car si elle est impliquée dans la qualité du tissu osseux (elle permet l’assimilation du calcium et sa fixation) et musculaire, elle l’est également dans le renforcement du système immunitaire, mais aussi dans l’inflammation, l’humeur, la cognition…
  • Le coenzyme Q10, antioxydant fondamental de l’organisme qui protège l’organisme des agressions des radicaux libres produits par le stress oxydatif

Chez la femme, il est également intéressant d’analyser :

  • La ferritine, qui témoigne du niveau des réserves en fer de l’organisme et d’une possible inflammation de haut grade. Une carence en fer est responsable d’une anémie (fatigue, troubles du sommeil, diminution de l’immunité…) mais un excès est tout aussi délétère car il peut favoriser le durcissement des artères et l’athérosclérose (dépôt de plaques de lipides sur les parois des artères).
  • L’IGF-1 (somatomédine C), dont la baisse associée au vieillissement, ou somatopause, peut favoriser la prolifération des cellules cancéreuses, et le sulfate de DHEA, dont la diminution du taux avec l’âge correspond est souvent source d’asthénie, de troubles de la libido ou de l’humeur.
  • La sérologie Candida, pour détecter une candidose qui peut perturber le fonctionnement immunitaire, être à l’origine de dysbioses ou d’infections à répétition.

Chez l’homme, ajoutons :

  • La lipoprotéine (a), un marqueur de risque cardiovasculaire indépendant du risque cardiovasculaire (composante génétique, insensible aux régimes ou aux hypolipémiants) qui apporte un complément intéressant au bilan lipidique classique
  • La testostérone biodisponible, marqueur de l’activité androgénique, dont la diminution est source d’une baisse de libido, de fertilité, d’un dysfonctionnement érectile, d’une perte d’énergie musculaire et d’irritabilité.
  • Le sulfate de pregnenolone, précurseur stéroïdien, qui joue un rôle essentiel dans les fonctions cognitives et la mémoire.

Les bilans biologiques, l’atout prévention de l’anti-âge

Les bilans biologiques participent de la médecine préventive. Ils peuvent être utilisés, sur prescription médicale, en absence de pathologie, pour évaluer votre état de santé et notamment l’impact du vieillissement cellulaire sur votre organisme.

Composés d’analyses de biologie médicales, réalisés à la demande d’un professionnel de santé, ils permettent :

  • d’évaluer votre état de santé afin de le maintenir à un niveau optimal ;
  • d’évaluer le vieillissement prématuré en détectant les dérèglements cités précédemment ;
  • en fonction des résultats obtenus, d’adapter votre mode de vie pour améliorer votre état de santé.

Les bilans biologiques sont donc des outils de prévention, utiles pour aider les personnes à mieux vieillir, en prévenant le processus du vieillissement et en prenant en charge dans le cadre d’un accompagnement ciblé et personnalisé de votre professionnel de santé.

Nos bilans anti-âge

AgeCheck Femme

Le bilan anti-âge AgeCheck Femme explore les effets du vieillissement chez la femme en dosant les biomarqueurs les plus impliqués dans les facteurs nutritionnels, hormonaux et métaboliques de ce processus.

AgeCheck Homme

Le bilan AgeCheck Homme peut vous permettre de mettre en évidence les effets du vieillissement, mais aussi aider à améliorer votre bien-être et accroître votre forme physique.

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« L’apport de la biologie préventive dans la prise en charge anti-âge »