Identifier et prévenir le stress grâce à la biologie préventive

Stress - Posté le mercredi 2 février 2022

Dossier #16 Reportage

Stress et anxiété

Le stress peut être un moteur dans certaines situations en jouant le rôle de stimulant pour passer à l’action ou prendre une décision. En revanche, le « mauvais » stress est à éviter ! Source d’anxiété, il est aussi néfaste pour la santé. Quelles en sont les causes et quels sont les mécanismes en jeu ? Comment agir le prévenir ? En quoi la biologie peut vous aider à le repérer ?

Pourquoi sommes-nous stressés et anxieux ?

Dispute, pression professionnelle, incertitude, nouvelle inattendue, accident, problème financier ou familial… Les causes du stress sont multiples. Il existe deux familles de « stresseurs » : les stresseurs physiques, qui opèrent une contrainte sur notre corps (le froid, une blessure, la douleur par exemple) et les stresseurs psychologiques (une situation ou un comportement qui nous contrarient).

Selon la définition du Larousse, le stress est un « état réactionnel de l’organisme soumis à une agression brusque ». Cette réaction physiologique et psychologique génère une multitude d’événements biologiques dans notre corps qui se traduisent par la sécrétion d’hormones du stress. Elle peut générer du « bon stress », à savoir un stimulant qui nous aide à aller de l’avant, ou du « mauvais stress », qui aura des répercussions néfastes sur notre état santé physique et psychique.

Il faut distinguer le stress aigu, qui mobilise tous les sens sur une période courte, du stress chronique, qui s’installe dans le temps en raison d’une exposition répétée à l’agent stresseur. Cette forme de stress peut aboutir à un épuisement de l’organisme (et notamment de certaines hormones) et être source d’apparition de maladies.

Il peut notamment générer de l’anxiété. Ce trouble émotionnel, tout à fait normal lorsqu’il est lié à un stress momentané, est créé par l’apparition de peurs, d’angoisses. Mais l’anxiété doit vous alerter lorsqu’elle s’installe dans la durée au point de devenir responsable d’une souffrance psychopathologique avec une répercussion sur la vie quotidienne et sociale. Une personne anxieuse est fatiguée, irritable et peine à se concentrer ; elle peut aussi ressentir des symptômes physiques comme des douleurs, des sueurs ou des bouffées de chaleur, une sensation d’étouffement ou de boule dans la gorge, souffrir d’insomnie… Il est d’autant plus important de reconnaître l’état anxieux lorsqu’il peut être à l’origine d’addictions – médicaments, alcoolisme, tabagisme… – et de problèmes de santé comme le syndrome de l’intestin irritable, l’hypertension ou encore la dépression.

Les mécanismes en jeu dans l’apparition du stress

L’agent stresseur, le stimulus, déclenche dans notre cerveau des réactions de protection en atteignant notamment les parties du cerveau impliquées dans les émotions. Les représentations des stimuli parviennent d’abord à l’amygdale, qui joue un rôle essentiel dans notre capacité à ressentir et percevoir les émotions, notamment les réactions de peur et d’anxiété.  Puis elles parviennent dans la zone voisine de l’hippocampe, le siège de la mémoire et des émotions, et dans le cortex préfrontal, le centre de la prise de décision. Ce dernier maintient nos émotions sous contrôle mais peut être déréglé par le stress et aboutir à des réactions irrationnelles.

Ces zones du cerveau réagissent aux stimuli en libérant des neurotransmetteurs et des hormones dont le rôle est de permettre à l’organisme de réagir face à l’agent stresseur en libérant l’énergie nécessaire. Cette réaction se fait en trois étapes, selon le syndrome général d’adaptation découvert par le Dr Hans Selye :

  • la phase d’alarme : en réaction à un stimulus, l’organisme secrète de l’adrénaline pour mobiliser ses ressources énergétiques essentielles et du cortisol, l’hormone du stress, qui stimule l’augmentation du glucose dans le sang et régule des fonctions de l’organisme. Votre rythme cardiaque augmente, votre tonus musculaire faiblit, votre glycémie chute… des symptômes physiques apparaissent comme une extrême pâleur, des jambes en coton…
  • la phase de résistance : après la réception du stimulus, l’hypothalamus est activé et déclenche un mécanisme régulateur, dit « homéostasie », permettant à votre organisme de retrouver son équilibre. Toute votre énergie est alors concentrée sur la lutte contre le stress.
  • la phase d’épuisement : si ce stress perdure, les taux de sérotonine et de dopamine (connues comme les hormones du bonheur) s’effondrent. Le niveau de cortisol reste élevé pour permettre à l’organisme de s’adapter. Tous vos symptômes vont alors s’intensifier et, votre système immunitaire étant affaiblit, des maladies peuvent se développer.

Quelles sont les conséquences du stress sur la santé ?

En tant que tel, le stress n’est pas une pathologie. En revanche, il peut avoir des répercussions sur la santé et générer l’apparition de maladie s’il est intense et s’installe dans la durée.

Les symptômes peuvent être physiques (douleurs, troubles du sommeil, de l’appétit, digestifs…), d’ordre émotionnels (nervosité, angoisse, crises de larmes…) ou toucher l’intellect (difficultés de concentration, troubles de l’attention…) et aller jusqu’à la dépression.

Le stress chronique, en tant que source d’épuisement de l’organisme, peut ainsi provoquer des maladies telles que des maladies cardio-vasculaires, de l’hypertension artérielle, un taux de cholestérol élevé, du diabète, des ulcères à l’estomac, ainsi que de la prise de poids…

Prévenir et anticiper l’apparition du stress

Une alimentation saine est l’un des facteurs-clés de prévention du stress. Il est conseillé de favoriser des aliments riches en vitamines et minéraux (légumes crus ou cuits doucement, graines germées, algues de mer…), les céréales semi-complètes riches en fibres et vitamines B, les aliments riches en oméga-3 EPA-DHA comme certains poissons et huiles végétales. A contrario, il est recommandé d’éviter les aliments qui augmentent la sécrétion de cortisol, à savoir les excitants tels que le café ainsi que le sucre, les produits laitiers et les céréales raffinées.

La qualité de l’hygiène de vie est aussi essentielle : limiter le temps d’écran, pratiquer de l’exercice physique régulier, veiller à un bon sommeil… ont des vertus anti-stress.

En cas de survenue du stress, pratiquer de la relaxation, une respiration lente et profonde est également recommandée. En effet, le stress peut bloquer le diaphragme, la membrane qui sépare le thorax de la cavité abdominale, et bloquer la respiration au niveau thoracique. Prendre le temps de s’étirer, d’inspirer profondément pour déclencher une respiration ventrale, de soupirer, aide à s’oxygéner.

Les tests biologiques, un atout pour comprendre l’origine du stress et de l’anxiété

Certaines carences peuvent privilégier l’apparition du stress. Un bilan sanguin peut vous aider à les identifier et ainsi orienter le professionnel qui vous accompagne pour y remédier.

Parmi les facteurs à surveiller, citons :

  • la vitamine D, paramètre majeur de par ses multiples implications (santé ostéoarticulaire mais aussi immunité, inflammation, humeur, cognition…), dont une carence peut avoir un impact sur la santé mentale, générant des troubles du sommeil, des sautes d’humeur, du stress, de l’anxiété, ainsi que des douleurs musculaires et osseuses ;
  • les hormones thyroïdiennes TSH, T3 et T4 libres, T3 reverse, un stress chronique pouvant, du fait de l’hypercortisolémie, endommager la glande thyroïde et ralentir l’absorption de ces hormones qui jouent un rôle dans de nombreuses fonctions vitales de l’organisme ;
  • l’homocystéine, un acteur majeur des processus de méthylation indispensables au métabolisme cellulaire, dont le taux peut refléter une carence en vitamines B6, B9 ou B12 ;
  • les acides gras érythrocytaires, afin d’évaluer l’impact des apports lipidiques sur l’équilibre des acides gras polyinsaturés omega-6/omega-3, fondamental dans l’homéostasie structurelle et anti-inflammatoire de l’organisme ;
  • les intolérances alimentaires, le stress pouvant dégrader la qualité de la digestion ;
  • le microbiote intestinal, dont l’équilibre peut être menacé par le stress. En effet, celui-ci génère la production d’hormones catécholamines, elles-mêmes impliquées dans le développement de bactéries pathogènes dans l’intestin.

Nos bilans de biologie préventive utiles dans la détection et la gestion du stress

Le BasicCheck est un bilan de première intention indiqué chez toute personne souffrant de troubles digestifs, problèmes de fertilité, symptômes dermatologiques, fatigue chronique ou stress inexpliqués. Les anomalies biologiques détectées guideront le professionnel dans son accompagnement. Parmi ses paramètres figurent la vitamine D, la TSH, la T3 libre et l’homocystéine.

Le stress, dans la durée, peut avoir des répercutions sur notre système digestif et la perméabilité intestinale, et ainsi entrainer des intolérances alimentaires qui peuvent être la cause de symptômes supplémentaires. Les bilans d’intolérances alimentaires Nutritol permettent d’identifier les intolérances alimentaires en dosant les 4 classes d’IgG contre un certain nombre d’aliments. Cinq types de panels sont disponibles, permettant de tester 25, 50, 50 Vegan, 100 et 270 aliments différents.

Le bilan des acides gras érythrocytaires permettant d’évaluer l’état nutritionnel d’un individu, en particulier son apport en acides gras essentiels tels que les oméga-3 et oméga-6.

Le Dr Milovanoff, micronutritionniste répond à nos questions :

Est-ce que le stress est une raison fréquente de consultation ?

Le stress touche, d’après les dernières études, 9 français sur 10. Les symptômes retrouvés sont émotionnels, mentaux et physiques. La situation actuelle a aggravé un stress déjà bien présent dans notre population.

Quel est votre protocole de prise en charge d’une personne stressée ?

En fonction du bilan de biologie préventive, il sera intéressant de rééquilibrer les différentes anomalies retrouvées avant de proposer une prise en charge symptomatique phytothérapique adaptée.

Quelles analyses faites-vous réaliser en priorité ?

Il sera intéressant de contrôler certains éléments métaboliques (thyroïde…) et micronutritionnels (vitamines, minéraux…) pour éviter de pérenniser ou d’aggraver le stress et l’anxiété.

Pensez-vous que le mode de vie actuel (facteurs environnementaux, confinement, pression sociale…) peut être générateur de stress et en quoi ?

Il est certain que l’environnement actuel aggrave une situation déjà préoccupante. Cette situation va aggraver et déstabiliser les différentes anomalies endocriniennes ou micronutritionnelles responsables de la fragilité émotionnelle. »