Inflammation de bas grade : comment la diagnostiquer et la prévenir ?
Alimentation - Bien vieillir - Posté le lundi 28 mars 2022
Dossier #17 Reportage
Vous êtes fatigué ? Vous souffrez de troubles digestifs ? Votre système immunitaire est à plat ? Ces signes, peu spécifiques, peuvent être les témoins d’une inflammation de bas grade qui, sans bruit, peut faire le lit de certaines maladies. Savoir l’identifier, en comprendre les causes et les conséquences, peut vous aider à mieux la prévenir.
Inflammation de bas grade : de quoi parle-t-on ?
L’inflammation peut être définie comme la réaction de l’organisme à une agression d’ordre traumatique, infectieuse ou encore auto-immune. Elle peut donc être externe (cas d’une blessure par exemple) ou interne (cas de cellules cancéreuses par exemple) ; chronique ou aiguë. Concrètement, elle se traduit par des signes cliniques de type douleur, rougeur, sensation de chaleur, œdème, fatigue…
On parle d’inflammation de bas grade (IBG) lorsque l’inflammation reste subclinique, c’est-à-dire qu’elle ne donne aucun signe d’appel. Cette situation peut survenir à la suite d’une inflammation aiguë mal résolue et qui subsiste à bas bruit ; elle peut aussi représenter le début d’un processus pathologique annonciateur d’un emballement inflammatoire ultérieur.
Telles les braises d’un feu mal éteint, l’IBG va entretenir une cascade immuno-inflammatoire souvent à l’origine de pathologies chroniques ou auto-immunes. Savoir la détecter va permettre d’agir en amont sur les causes de ces pathologies souvent invalidantes et difficiles à maîtriser.
Quelles en sont les causes ?
L’inflammation de bas grade peut être le résultat d’une stimulation permanente des défenses immunitaires, due, par exemple, à une infection chronique, une (ou des) intolérance(s) alimentaire(s), des agents polluants (médicaments, conservateurs, tabagisme, pollution de l’eau ou de l’air…), des allergènes…
L’alimentation est également en cause, si elle est trop riche en « mauvais » gras (acides gras trans, oxydés ou acides gras trop cuits), sucres rapides et aliments à index glycémique élevé. A contrario, le manque d’oméga-3 est délétère et il est conseillé de privilégier des aliments anti-oxydants et riches en fibres.
Les signes d’alerte d’une inflammation de bas grade
L’inflammation de bas grade est difficile à diagnostiquer de prime abord car ses symptômes sont peu spécifiques.
L’intestin est le terrain d’accueil de prédilection de l’inflammation de bas grade. En effet, l’écosystème de l’intestin est très sensible : un déséquilibre du microbiote, une dysbiose peuvent être responsables d’une inflammation. Des troubles digestifs (diarrhée, constipation, ballonnements…) peuvent en être le témoin.
Mais elle est souvent présente aussi, du fait de l’importance de l’axe intestin-cerveau, au niveau cérébral, où elle accompagne généralement le stress, les troubles de l’humeur ou les insomnies.
Enfin, il faut rappeler que le tissu adipeux est lui-même producteur, via la sécrétion d’adipokines, de médiateurs inflammatoires ; ainsi un surpoids s’accompagne-t-il presque toujours d’une IBG.
Une prise de poids, une fatigue durable, une maladie chronique sont des signes à ne pas négliger, car elles peuvent être dues à ce type d’inflammation.
Quelles conséquences pour la santé ?
L’inflammation de bas grade, quand elle évolue vers une inflammation chronique, accélère la dégénérescence cellulaire et tissulaire. Elle augmente la quantité de radicaux libres, responsables du stress oxydatif. Ces mécanismes favorisent l’apparition de l’arthrose, de l’artériosclérose ou encore du diabète.
De plus, la réduction des défenses immunitaires dans la durée peut générer l’apparition de maladies inflammatoires et/ou dégénératives telles que les maladies cardiovasculaires, l’arthrite, l’asthme, des cancers, le syndrome de l’intestin irritable, la maladie d’Alzheimer…
Des analyses biologiques efficaces pour détecter une inflammation de bas grade
Un bilan sanguin peut permettre d’identifier une inflammation de bas grade. Voici plusieurs paramètres à surveiller :
- la CRP ultra-sensible, dont l’élévation traduit l’existence d’une inflammation de bas grade, notamment l’inflammation des parois artérielles qui peut mener à un accident cardiaque. De même, le stress est associé à un phénomène de neuro-inflammation (inflammation de bas grade au niveau du cerveau).
- les acides gras érythrocytaires : afin d’évaluer l’impact des apports lipidiques sur l’équilibre des acides gras polyinsaturés omega-6/omega-3, fondamental dans l’homéostasie structurelle et anti-inflammatoire de l’organisme ;
- l’homocystéine : un acteur majeur des processus de méthylation indispensables au métabolisme cellulaire, dont le taux peut refléter une carence en vitamines B6, B9 ou B12 et dont un taux élevé est un signe d’alerte inflammatoire au niveau vasculaire.
- le microbiote intestinal : constitué de 100 000 milliards de bactéries, virus, champignons dans notre intestin, il protège et renforce nos défenses immunitaires s’il est bien équilibré. En cas de prédominance de bactéries néfastes, le déséquilibre du microbiote peut entraîner une dysbiose, à l’origine de certaines maladies inflammatoires.
Prévenir l’inflammation de bas grade
Notre bilan MiniCheck est particulièrement adapté à la détection de l’inflammation de bas grade.
Ce bilan de biologie préventive de première intention est composé de 7 paramètres fondamentaux (CRP ultra-sensible, Homocystéine, Vitamine D, LDL oxydées, Zinc, Sélénium, Coenzyme Q10). Il permet la mise en évidence d’éventuels processus délétères ou des carences (macro- ou micronutritionnelles) susceptibles de s’aggraver au fil des années.
Le bilan MiniCheck peut mettre en évidence une inflammation de bas grade. Il vous permettra de préciser l’origine de possibles symptômes et de vous orienter vers d’éventuelles recherches complémentaires.
Les acides gras érythrocytaires sont l’un des facteurs clés à surveiller pour prévenir l’inflammation de bas grade. Ils sont le reflet de l’alimentation durant les derniers mois.
Les acides gras sont les constituants principaux des membranes cellulaires, et également les précurseurs de molécules régulatrices de la réaction inflammatoire. Un déséquilibre du statut en acides gras traduit des apports inadéquats mais peut aussi refléter un problème métabolique ou inflammatoire : cette anomalie est étroitement corrélée à la physiopathologie des maladies chroniques.