Quel est l’intérêt de la biologie fonctionnelle chez le sportif ?
Alimentation - Posté le mercredi 3 novembre 2021
Dossier#15 Reportage
La pratique d’une activité physique est réputée être bonne pour la santé. Elle réduit le risque de développer certaines maladies et contribue au bien-être de la personne. Toutefois, la pratique sportive intense n’est pas sans risque : elle peut entraîner des effets délétères si l’organisme n’est pas suffisamment préparé ou entretenu. Une alimentation adaptée contribue à assurer la bonne santé du sportif et des paramètres biologiques sont particulièrement intéressants à surveiller pour s’assurer que la pratique du sport reste un plaisir bienfaiteur.
Quels sont les bienfaits du sport sur la santé ?
Vous l’avez sûrement entendu maintes fois : il faut lutter contre la sédentarité ! En effet, être sédentaire, c’est s’exposer au risque de développer des maladies métaboliques, d’atrophier ses muscles, d’altérer sa santé osseuse et même de dégrader sa santé mentale. Au contraire, pratiquer un exercice physique régulier est fortement recommandé.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une activité physique pratiquée de manière régulière est un moyen de prévenir des maladies cardiaques, le diabète de type 2 et certains cancers, tout en réduisant les symptômes de dépression et d’anxiété. Elle est aussi favorable à l’amélioration de la réflexion, de l’apprentissage et du bien-être en général.
L’OMS a émis des recommandations en fonction de l’âge :
- Chez les enfants de 5 à 17 ans, il faudrait pratiquer au moins une heure par jour en moyenne d’activité physique aérobique modérée à soutenue, ainsi que des activités d’intensité soutenue, ou qui renforcent le système musculaire et l’état osseux au moins trois fois par semaine.
- Chez les adultes, il est conseillé de pratiquer 150 à 300 minutes d’activité physique aérobique d’intensité modérée ou 75 à 150 minutes d’activité physique aérobique d’intensité soutenue par semaine, ainsi que du renforcement musculaire d’intensité modérée ou plus soutenue au moins deux fois par semaine.
Attention aux risques du sport intensif !
Si la pratique d’une activité physique régulière est recommandée pour la santé, une pratique intensive nécessite de la vigilance. En effet, le sport intense peut avoir des répercussions sur le fonctionnement de votre organisme, entraînant des désagréments tels que blessures ou pathologies articulaires chroniques, sous-tendus par l’apparition de processus biologiques parfois délétères.
Parmi ces processus figure le stress oxydatif (ou stress oxydant), un mécanisme physiologique dû aux agressions des cellules de l’organisme causées par les molécules dérivant de l’oxygène (les radicaux libres). Le sportif, en consommant 10 à 20 fois plus d’oxygène durant l’effort, génère encore plus de radicaux libres, ce qui se traduit par un stress oxydatif plus important. Ce dernier peut être un facteur favorisant du vieillissement des cellules et être à la source de blessures à répétition, de fatigue ou de problèmes inflammatoires. Il est aussi impliqué dans les troubles immunitaires et, à terme, dans la survenue de certaines maladies (neurodégénératives, chroniques, cancers…).
Autre souci rencontré couramment chez les sportifs : la déminéralisation, conséquence, en particulier, d’une production excessive d’acide lactique. Produit naturellement par l’organisme lorsqu’il manque d’oxygène pendant l’effort, cet acide a pour rôle de métaboliser le glucose. La perte de calcium et de magnésium, fortement mobilisés pour neutraliser les acides, entraîne une fatigue musculaire.
Les troubles intestinaux sont aussi fréquents en cas de pratique intense et de longue durée. Le sang, qui se concentre sur le cerveau et les muscles pendant l’effort, est redirigé après l’effort vers l’intestin et peut créer des microlésions de la muqueuse, elles-mêmes responsables d’une augmentation de la perméabilité intestinale. Outre des douleurs abdominales, ce phénomène peut être à l’origine d’une moindre assimilation des micronutriments ainsi que d’une stimulation anomale et chronique de l’immunité.
Pour pallier ces écueils, et favoriser la performance et la récupération après l’effort, le sportif doit surveiller son alimentation. Les proportions idéales varient en fonction de l’activité sportive et de la durée d’entraînement quotidienne. Globalement, il est recommandé de favoriser les protéines (viandes, poissons, œufs, produits laitiers, légumes secs) pour entretenir et alimenter sa masse musculaire, et les glucides, qui sont le carburant des muscles car ils apportent de l’énergie. Les aliments à index glycémique faible ou modéré, riches en protéines, vitamines et sels minéraux, doivent être privilégiés (féculents, légumineuses, pain complet…). Les aliments à index glycémique élevé sont quant à eux à réserver aux phases d’effort et de récupération. Les aliments riches en fibres (fruits et légumes), bien que favorables au transit et nécessaires en cas d’une alimentation riche en glucides, peuvent être à l’origine de coliques ou d’aggravation de saignements intestinaux chez les sportifs d’endurance tels que les marathoniens. Enfin, les apports en acides gras saturés (responsables des « mauvaises graisses ») doivent être limités, tandis que ceux riches en acides gras poly-insaturés (omégas 6, 3 et 9) doivent être privilégiés car ils ont des propriétés anti-inflammatoires et participent à la récupération musculaire par leur effet bénéfique sur la cicatrisation.
Corollaire à l’alimentation, l’hydratation doit être au cœur de la préparation du sportif, avant, pendant et après l’effort, par l’ingestion de petites quantités d’eau pas trop froide. L’hydratation a un lien direct avec la performance du sportif et il est essentiel de ne pas attendre d’avoir soif pour s’hydrater puisqu’une perte de 2 % du poids corporel entraîne une diminution de la capacité de performance chez l’athlète de 20 %. Une déshydratation, liée aux pertes sudorales, peut générer des crampes, des tendinites par manque de lubrification des tendons, ainsi que des calculs rénaux en raison d’une trop faible irrigation des reins. L’apport de minéraux, et notamment de sodium, est essentiel à la réhydratation.
Quels paramètres biologiques surveiller ?
Plusieurs de nos bilans de biologie préventive dosent des marqueurs spécifiques qui peuvent être intéressants pour le sportif, tant dans le cadre d’un bilan de suivi annuel, ou pour cause de blessures ou de fatigue, voire d’une préparation intense en vue d’améliorer la performance.
- BasicCheck permet de dresser un état des lieux de votre santé par un choix de marqueurs biologiques pertinents. Il réunit des paramètres permettant l’évaluation des dysfonctionnements de base à l’origine (ou conséquence) de la plupart des pathologies, qu’elles soient ou non symptomatiques ;
- DigestCheck peut être conseillé aux personnes souffrant de troubles digestifs en permettant d’étudier les paramètres impliqués dans l’équilibre intestinal, autour de 4 axes de dépistage : inflammation d’origine intestinale, perméabilité intestinale augmentée, déséquilibre de la flore intestinale et altération des défenses immunitaires de la muqueuse intestinale ;
- NutritolTM permet l’identification d’intolérances alimentaires IgG-dépendantes, à la recherche d’hypersensibilités à des aliments (de 25 à 270) ;
- MiniCheck met en évidence d’éventuels processus délétères ou des carences (macro- ou micronutritionnelles) susceptibles de s’aggraver au fil des années.
Informations apportées par les marqueurs de nos bilans
- La triiodothyronine libre (T3 libre ou FT3), une hormone thyroïdienne dont le taux dépend étroitement de la conversion de la T4 libre, elle-même conditionnée par une quantité suffisante de cofacteurs dont, notamment, fer, zinc, vitamines A et D, participe à la régulation de nombreuses réactions métaboliques (activité cardiaque, musculaire, du système nerveux et du système digestif) ;
- La testostérone, marqueur de l’activité androgénique, agit notamment sur le métabolisme musculaire ;
- Le cortisol est une hormone qui participe à l’équilibre du glucose sanguin et à la libération de sucre lors d’un besoin en énergie ;
- La vitamine D, paramètre majeur de par ses multiples implications (santé ostéoarticulaire mais aussi immunité, inflammation, humeur, cognition…) est un paramètre majeur du bilan ;
- La ferritine, témoin des réserves en fer de l’organisme, est l’indicateur d’une possible inflammation de haut grade ;
- Les acides gras polyinsaturés, principaux constituants des membranes cellulaires et précurseurs de molécules régulatrices de la réaction inflammatoire, doivent également être surveillés ;
- Les LDL oxydées représentent un reflet majeur du niveau de stress oxydatif de l’organisme ;
- Le zinc, cofacteur de plus de 300 enzymes, est particulièrement impliqué dans les défenses antioxydantes et dans le soutien de l’immunité ;
- Le sélénium est lui aussi un acteur important de la protection antioxydante et du bon déroulement de la synthèse des hormones thyroïdiennes ;
- La glutathion peroxydase, une enzyme qui contribue à combattre les radicaux libres à l’origine du stress oxydatif, peut être mesurée ;
- Le coenzyme Q10, principal antioxydant de l’organisme et dont le déficit, non exceptionnel, peut s’accompagner de troubles musculaires ou neuropsychiques, est un autre élément important ;
- L’homocystéine, dont une augmentation du taux peut aussi alerter sur une possible carence en vitamine B12 impliquée dans le métabolisme de chaque cellule, évalue le bon fonctionnement de la reproduction des globules rouges, du système nerveux et du système immunitaire ;
- La CRP ultrasensible, est corrélée à l’existence d’une inflammation de bas grade ;
- L’IgG caséine peut rassurer, quand elle est normale, sur l’intégrité de l’épithélium intestinal et permettre d’éliminer l’hypothèse d’une hyperperméabilité (leaky-gut).